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Marathon de la Liberté : Le Marocain En-Guady brise l’élan kenyan


Publié le lundi 15 juin 2009 à 12h43min

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À l’issue d’une course intelligente, le Marocain Khalid En-Guady a mis un terme à l’hégémonie du Kenya entre Courseulles et le Mémorial. Il a devancé le Polonais Ochal. L’épatant Ch’timi Stéphane Chopin complète le podium.




Pawel Ochal avait joué cartes sur table. La veille, il s’était mis en tête de devenir le premier Polonais à inscrire son nom au palmarès du marathon de la Liberté. Raté ! De peu, mais raté.

Il a manqué 16 secondes au coureur de Bydgoszcz pour mener son projet à bien. Le Marocain Khalid En-Guany lui a coupé l’herbe sous le pied dans une 2 ème partie parfaitement maîtrisée. Il restera dans les annales du marathon de la Liberté comme l’homme ayant mis fin à la domination kenyane. Depuis 2003, aucune victoire n’avait échappé aux coureurs des hauts plateaux.

Maritim touché coulé...

Hier, ils avaient engagé trois fers au feu. Deux, Dominic Ruto et Isaac Birir n’ont jamais tenu les premiers rôles, largués dès la sortie de Courseulles. Le 3 ème, Julius Maritim débarquait avec un crédit élevé, mais il s’est contenté de faire illusion pour finir 6 ème à 10 minutes du vainqueur. La meilleure, c’est que c’est lui qui aura dynamité la course. Au 15 ème km, son attaque fit exploser le trio qu’il composait avec En-Guady et Ochal.

« Je n’ai pas cherché à les attaquer, se défend le Kenyan. Je voulais vérifier les sensations de mon corps ». Sur le littoral de la côte de Nacre, Maritim avait du vague à l’âme. « Je me doutais que je n’étais pas à 100 %. Je traîne une douleur au dos qui n’a fait que s’amplifier ». Il se résigna vite, conscient de l’ingratitude du parcours. Il pouvait d’autant mieux le mesurer qu’il s’était imposé à Caen en 2006.

La voie était donc dégagée pour le tandem En-Guady - Ochal. Dans ce mano a mano, le second eut sans doute le tort de dévoiler ses ressources trop tôt. Ochal était fort. Si fort qu’il passa les premiers km à klaxonner derrière le lièvre, Fabrice Jaouen, qui s’effaça à Lion, dès le 12 ème km, après un passage au 10 ème km en 32’10’’. Le Polonais ne tarda pas à se faire la belle.

Pas le plus fort...

Pour avoir présumé de ses forces, il ne put échapper au retour du Marocain malin, à la sortie du canal. « Je n’ai jamais paniqué, insiste En-Guady. J’ai grappillé mon retard, cm par cm ». Le futur lauréat disposait d’un avantage. « J’avais couru à Caen un an plus tôt, et j’avais pris la 3 ème place. Je me souvenais que ce parcours était plus dur entre le 25 ème et le 35 ème km ». Son attaque à Périers-sur-le-Dan, au km 32, laissa Ochal sans réaction.

Sans jamais craquer, le Polonais voyait la victoire lui filer sous le nez, tandis que son rival répondait déjà aux vivats de la foule par un V de la victoire avec les doigts. « Je suis d’autant plus heureux de gagner que je n’étais pas le plus fort sur le papier », se félicite En-Guady. En 2h16’20’’, il succède donc à une armée de Kenyans.

L’autre surprise de la matinée, c’est la 3 ème place de Stéphane Chopin, le Nordiste du Cateau-Cambrésis, qui vint ramasser Isaac Birir dans l’ultime ligne droite. « Je n’aurais jamais imaginé monter sur le podium », s’émerveille le grand Ch’ti à piercing et casquette. Il y a pourtant trouvé une place. Pas les Kenyans, vissés cette année sur le plancher des vaches.

- Rotich et Chelagat, paire gagnante et Pegasus record

Vainqueur l’an passé, le Kenyan a récidivé sur la Pegasus avec à la clé, le record de l’épreuve. Sa compatriote Elisabeth Chelagat a, elle aussi, établi une nouvelle meilleure marque devant le Mémorial.

Lawrence Rotich était attendu au tournant. Autant sa victoire au sprint avait surpris les favoris lors de l’édition 2008, autant sa nouvelle participation le positionnait en futur lauréat. Le Kenyan a tenu à faire la course en tête, laissant à ses adversaires de trop rares opportunités pour se manifester. Il a imposé son rythme jusqu’à tenir en haleine ses compagnons d’échappés. Avant de partir comme une flèche, dans les ultimes hectomètres, vers la ligne d’arrivée.

Ils étaient près de 3000 à s’observer sur le pont que déjà quatre lascars prenaient les devants. Outre Rotich, ses frères d’armes Thuku et Kiilu ainsi que l’Ougandais Kiprop battaient la cadence. Derrière, deux Bas-Normands s’épaulaient pour tenter d’accrocher les Africains. En vain. Angelo Bottereau (Bayard Argentan) et Etic Porée (AS Manche) connaissaient la suite. Impossible d’assurer un tel débit et d’espérer un retour sur ses avaleurs de bitume.

12’40" au 4 ème km puis 24’45" au 8 ème et 30’56" au 10 ème : Kiilu cédait. Il avait cette fois en ligne de mire, au sortir de Périers-sur-le-Dan, ses trois anciens acolytes. Assurément, on tenait le podium. Un trio dans lequel Thuku jouait de l’accordéon. Quelques coups de pompe légitimes. Il semblait baisser le pied avant de se retrouver au coude à coude avec Rotich et Kiprop. La partie était donc loin d’être finie.

Record en double

D’autant que le record de la Pegasus paraissait dans leurs cordes (13 km en 40’). Au fur et à mesure des bornes parcourues, la performance établie par Kanda (1h05’02’’) en 2007 promettait d’être ballottée. Rotich plaçait des accélérations. Les souvenirs de 2008 remontaient. Le Kenyan avait pris la poudre d’escampette sur un suprême coup de rein dans la dernière ligne droite.

Même combat en 2009. Toutefois, Rotich vérifiait que Kiprop n’allait pas le pulvériser. Thuku de son côté lâchait prise. Et dans un final de haute lutte, Rotich s’arrachait, galvanisé par une 2 ème victoire de rang et l’obtention du record (1h04’38’’). Kiilu arrivait cinq minutes plus tard suivi par le Bottereau et Porée. « C’est un parcours toujours aussi difficile mais j’ai réussi à faire deux minutes de moins que l’an passé. C’est superbe », déclarait satisfait l’Argentanais (3 ème en 2006).

Chez les dames, Yamna Oubouhou se voyait distancer après trois km. La championne de France du semi (2008) reprenait la compétition. Dès lors, elle laissait Kalendarova (Ukraine) et Chelagat (Kenya) filer, sans retour possible. Le duo se séparait au 11 ème km au profit de la Kenyane. Là aussi, on assistait à une performance : Chelagat battait le record de Badaru de 2006 (1h17’26’’) en 1h16’23’’. Deux records en une course, de quoi combler les organisateurs.


Voir en ligne : Ma Ville.com

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