Marathon, la guerre des sexes ?
Publié le mercredi 2 novembre 2005 à 17h08min
Samedi a lieu le marathon de New York. 35000 engagés, des français, des hommes et beaucoup de femmes. S’il est une discipline où les femmes pourraient rejoindre les hommes, ou tout du moins les approcher, c’est bien le marathon (42,195 kms).
En couvrant la distance le 13 avril 2003 à Londres, en 2h15’25", la britannique Paula Radcliffe a commencé à donner raison à cette prospective. Son record du monde l’aurait porté à la quinzième place de la course masculine. L’adepte de Font-Romeu (elle y possède un appartement) a ainsi réduit l’écart entre les deux meilleures performances mondiales hommes (2h04’55" par le kényan Paul Tergat) et femmes. Sa performance est assez unique car si l’on se réfère aux bilans mondiaux, on constate que la deuxième femme, Catherine Ndereba est loin derrière avec 2h18’47".
Dans un marathon en pleine mutation, ce sont quand même les femmes qui sont en train de gagner plus de terrain que les hommes, en grande partie grâce à Radcliffe.
« L’écart qui existait, il y a quelques années, entre le meilleur temps des femmes et celui des hommes était trop important par rapport à d’autres disciplines, explique la championne du monde en titre. Aujourd’hui, les dix minutes qui restent correspondent plus à la réalité. Il est évident qu’il y a de plus en plus de femmes qui font du sport et qui courent le marathon. La base s’élargissant, l’élite devient plus forte... »
Il existe des raisons physiologiques qui amènent les femmes à se rapprocher des hommes. « La femme dispose de réserves, en termes de cellules adipeuses, plus importantes que les hommes », dit le physiologiste Christophe Gaussein. En clair, cela signifie que les réserves en graisses sont préférentiellement utilisées pour des efforts très prolongés et à faible intensité. Au-delà de ces données physiologiques, les femmes possèdent, selon Paula Radcliffe, d’autres avantages : « Sur marathon, au bout d’un certain kilométrage (le 32 ème), les qualités psychologiques interviennent davantage dans la performance que les qualités physiques. Et c’est là où les femmes ont des choses à faire valoir ». Surtout en Afrique...
En raison de son statut social, de ses activités domestiques, notamment dans les pays en voie de développement, la femme dominerait plus facilement la douleur, une donnée fondamentale pour les longues distances.
Question : le jour est-il proche où les meilleures marathoniennes disputeront leurs médailles aux meilleurs spécialistes masculins ?
Un physiologiste italien, Pietro di Prampero a démontré que le record féminin du marathon ne sera jamais meilleur que le record masculin. Son étude (un peu) compliquée fait état de V02 max (puissance maximale aérobie), de sang moins riche en hémoglobine, d’une masse musculaire moins importante, etc. Bref, la question des limites de l’espèce humaine n’a pas fini de courir. Longtemps, longtemps...
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