Mehdi Baala court à sa perte
Publié le lundi 8 août 2005 à 23h37min
Mehdi Baala a manqué la qualification pour la finale du 1500 mètres des championnats du monde d’Helsinki en terminant contre toute attente huitième de sa demi-finale.
En l’absence d’Hicham El Guerrouj, forfait, de Bernard Lagat, en attente de courir pour les Etats-Unis, et de Daniel Kipchirchir Komen, éliminé en séries, le strasbourgeois de 26 ans avait une bonne carte à jouer. Mais il a été incapable de prendre les rênes de sa demi-finale, très relevée et truffée de finisseurs.
"J’ai vraiment subi la course", a-t-il dit.
"C’est très difficile de gagner quand on subit. Moi, j’étais venu ici pour gagner, pas pour passer au temps avec les autres. Ca ne servait à rien".
Jour ’J’ sans jambes
De même, Jean-Michel Dirringer, l’entraîneur du vice-champion du monde, s’interrogeait sur cette grosse contre-performance :
"Mehdi devait attaquer à la cloche ou, au plus tard, au 800 mètres, dans la ligne opposée. Je ne sais pas pourquoi il ne l’a pas fait. Mais quand on vit un jour ’J’ sans jambes, à ce niveau, ça ne pardonne pas.
"Le lendemain de sa série, il a fait un footing et m’a dit qu’il était fatigué. Cela m’a étonné. Donc, peut-être a-t-il coincé par manque de jus. Ses vomissements après sa série ont dû aussi lui pomper de l’énergie.
"Pour peu qu’en course il ait un peu stressé et un peu paniqué parce que les gars ne l’ont pas laissé faire, il a dû se vider petit à petit".
Trop attentiste
Le champion d’Europe 2002 n’avait pas vraiment la même analyse que son entraîneur :
"Même si je n’étais pas à 100 %, la forme, ça allait. A un tour de l’arrivée, j’avais de bonnes jambes. J’aurais dû partir avant l’attaque de Rui Silva, le portugais.
"Mais quelque part au coeur de la course, j’ai sans doute voulu trop calculer. Et sortir de la course l’espace d’une seconde, c’est encore trop. Il faut être tout le temps à fond, tout le temps sur le qui-vive. J’ai été trop attentiste. Je n’aurais pas dû me laisser faire".
Dans cette première demi-finale, le postier strasbourgeois, déjà marqué par la banderille du portugais d’ailleurs bien épaulé par les espagnols Arturo Casado et Reyes Estevez, craqua définitivement dans la dernière ligne droite, un sprint à huit pour cinq places en finale :
"Honnêtement, au moment de l’emballage final, j’étais en train de compter combien j’avais de mecs devant moi. Donc, quelque part, c’était déjà fini. Ah, si j’avais planté une grosse attaque à la cloche !".
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.