Pascal Chirat : « Une belle journée de marche »

Depuis quand cette Journée Nationale des Jeunes à la marche existe-elle ?

Depuis toujours. C’est la Fédération autonome de la marche qui est à l’origine de cette course. Elle l’avait imaginée avant 1965. Depuis, la Fédération Française d’Athlétisme a repris le flambeau. A l’heure de la rentrée, cette compétition permet de remobiliser les jeunes marcheurs et contribue au rayonnement de cette pratique en France.

A cette occasion, vous organisez aussi une compétition entre les ligues...

Nous avons mis en place, depuis 1995, un Challenge des Ligues. Chaque marcheur apporte des points à la ligue auquel il appartient, et à la fin de la journée un classement est effectué. Le but étant de présenter un maximum de compétiteurs pour de pas avoir de « trous » dans une des catégories. L’objectif de cette compétition était de redonner un souffle à la Journée Nationale, pour contrer la baisse du nombre de compétiteurs. Cette année, la victoire est revenue au Nord Pas de Calais.

Quel bilan dressez-vous de cette édition 2007 ?

C’est une belle réussite. Avec 198 marcheurs, nous sommes constants depuis plusieurs années. Mais c’est dans les catégories féminines que nous remarquons une vraie dynamique. C’est prometteur pour les prochaines années, le niveau de la marche étant relativement faible en France. Une belle rivalité stimule toujours la compétition. C’était une belle journée de marche, notamment grâce aux conditions climatiques exceptionnelles. Et les résultats étaient là.

A qui pensez-vous ?

Aux juniors garçons, notamment à Medhi Boufraine, du CA Montreuil. Il réalise une excellente course en parcourant 13172 m dans l’heure. Medhi gagne aussi dans la catégorie espoirs, en dominant Damien Molmy, victime de problèmes gastriques. C’est une performance très encourageante pour lui. Il peut être ambitieux pour les prochains championnats du monde juniors, en 2008. Le secteur féminin n’est pas en reste. Laura Perez chez les benjamines, et Laurene Delon pour les juniors, réalisent les meilleures performances françaises. Des records de France non officiels en quelque sorte. Laura, licenciée à l’Adour Pyrénées Athlétisme 65, a parcouru 1866 m en 10 minutes. Quant à Laurene, du Pays de Colmar Athlétisme, elle domine véritablement ses 45 minutes en parcourant 8789 m.

Ces jeunes marcheurs ont-ils en commun une qualité particulière, un état d’esprit propre à leur discipline ?

Oui, leur combativité. Toutes les épreuves nous ont offert de belles bagarres. A l’image de la course cadette, où Marie Onno et Emilie Menuet terminent au sprint. La dernière s’impose avec seulement 7 mètres d’avance.

Fabian Fesselier, le vainqueur chez les minimes, n’est autre que le fils de Martial Fesselier, un grand nom dans l’histoire de la marche tricolore. Y aurait-il une forme d’atavisme dans cette discipline ?

Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de génétique. C’est une question de facilité d’accès à la discipline. Les enfants qui ont des parents marcheurs vont être rapidement orientés vers la marche. Martial Fesselier entraîne d’ailleurs ses deux enfants et est membre de la commission nationale de la marche.