Pierre Joncheray : « Je veux honorer ma sélection »

Quelle expérience possédez-vous de cette distance, le semi-marathon, et des championnats du monde de course sur route ?

Une expérience encore assez limitée. J’avais participé sur cette distance à un match France-Suisse chez les espoirs, en 2004. Mais je n’ai encore jamais pris part aux championnats du monde de course sur route. Je vais en profiter pour découvrir le haut niveau.

Vous en attendez quel résultat ?

Je ne pense pas à une place en particulier. Je vais prendre le départ avec l’envie de donner mon maximum, pour honorer cette sélection et bien représenter mon pays. La course s’annonce dure et rapide. Il va falloir s’accrocher. Avec tous les Africains engagés, je ne pense pas que je serai champion du monde. Mais j’aimerais bien me situer dans les eaux de mon record personnel, 1h02’09", établi le 1er septembre dernier, au semi-marathon de Lille.

Comment avez-vous préparé ces championnats du monde ?

J’avais effectué une grosse préparation pour le semi-marathon de Lille. Depuis, j’ai privilégié la récupération. J’entretiens ma forme, mais en faisant attention à ne pas trop en faire. Un travail de qualité, donc, sans chercher à encaisser trop de kilomètres.

Vous serez seulement deux Français, avec Mokhtar Benhari, au départ. C’est un handicap ?

Deux, cinq ou dix, ça ne change rien. Sinon pour l’ambiance du déplacement. Mais dans la course, on est seul avec sa douleur.

Que pensez-vous de cette distance, le semi-marathon ?

Elle est un peu hybride, c’est certain. Mais je l’apprécie beaucoup. Je m’y suis essayé chez les espoirs, avec un certain succès. Depuis, j’ai rarement eu l’occasion de renouveler l’expérience. Mais j’aimerais beaucoup avoir l’opportunité de courir, sur piste, un 20 km ou une épreuve sur l’heure. Je pense avoir la capacité d’y réussir un chrono intéressant.

Aujourd’hui, vous considérez-vous comme un pistard, ou comme un spécialiste de la route ?

Un pistard, sans hésiter. Toute ma préparation est axée sur mes objectifs sur 5000 et 10000 m. La route n’est qu’un plus, une façon d’occuper l’automne ou le printemps. Mais je sais, au fond de moi, qu’un jour ou l’autre je m’orienterai vers la route. Mon entraîneur, Fernand Kolbeck, a été plusieurs fois champion de France de marathon. Dans un avenir plus ou moins proche, je me mettrai moi aussi au marathon.

Revenons donc à la piste. Quel avenir imaginez-vous y connaître ?

Je veux progresser nettement sur 5000 et 10000 m, deux distances où mes records personnels, 13’39"41 et 28’23"90, ne me satisfont pas. Je voudrais me rapprocher des 13’30" au 5000 m et des 28’ au 10000 m. Et puis, j’aimerais aussi connaître enfin le goût de la victoire. Depuis mes débuts, j’ai eu à peu près toutes les places, sauf la première. Cette année, par exemple, j’ai terminé 3 ème aux championnats de France, sur 5000 m comme sur 10000 m. J’aimerais décrocher enfin un titre national.