Marathon France, Calendrier, Résultat & Actualité
vous etes ici : Accueil » Marathons » The North Face Utra-Trail : Face techno

The North Face Utra-Trail : Face techno

Publié le vendredi 15 août 2008 à 08h07min

Pendant trois jours, ils ne verront ni gratte-ciel ni feu rouge. Ils vont respirer de l’air pur, marcher peut-être dans la boue et rêver que les chemins sont enchantés. Non, ce n’est pas Woodstock et ses peuplades de babas cool venus chanter la paix et faire voler des cerfs-volants. C’est Chamonix, capitale de l’alpinisme, qui, le dernier week-end d’août, accueille une autre tribu : les ultra-trailers. Ces coureurs de l’extrême vont se défoncer, non pas avec des pétards, mais avec leur courage, pour réaliser un rêve : faire le tour du TMB, célèbre sentier de grande randonnée qui ceinture le toit de l’Europe, en 46 heures, soit 163 kilomètres et 9500 mètres de dénivelé. Respect.

Certains s’entraînent dur, depuis un an, voire plus, écumant les forums, les revues spécialisées dont l’excellent magazine Ultrafondus, pour glaner des conseils sur la préparation et surtout sur le choix du matériel. L’UTMB symbolise, en effet, le fruit du mariage entre deux mondes : celui de la montagne et de la course à pied, du terrain accidenté et du bitume, de la météo dantesque et des climats plus tempérés, de la patience et de la performance, de la tartiflette et de la poudre isotonique. De cette union sont nées de nouvelles exigences et contraintes. Au placard les vieilles fripes, les coureurs s’équipent avec des produits de plus en techniques (vêtements, chaussures de trail, ordinateurs de poignets...).
Outre l’aventure purement sportive, cette épreuve est aussi un gigantesque laboratoire pour les équipementiers du sport (The North Face, New Balance ou Raidlight), désireux d’améliorer leurs produits, ainsi que pour les entreprises spécialisées dans la mobilité, comme Garmin qui propose de télécharger le circuit sur les GPS For Runner.

Nouveau partenaire de l’édition 2008, Alcatel-Lucent, présent sur le marché de l’audio-visio, propose MyTeamwork, une application de communication et collaboration en temps réel. L’outil sert à former les bénévoles à distance, via des conférences téléphoniques et visiophoniques ou à délivrer des messages préenregistrés pour répondre aux questions du public. "On passe de 3 permanents à l’année à 1300 personnes le temps d’un week-end. Les bénévoles nous aident par pur plaisir et n’ont aucune obligation de résultat. Il faut, cependant un minimum de coordination, car, en tant qu’organisateurs, nous devons rendre des comptes", explique Catherine Poletti, codirectrice de la course avec son mari Michel.

Moins de 10 % des participants terminent l’épreuve

En 2003, 722 coureurs se présentaient sur la ligne de départ, 67 seulement franchissaient la ligne d’arrivée à Chamonix, en raison de conditions météo épouvantables (pluie, froid et neige). Cette année, 5000 inscrits, venus de 51 nations, sont attendus. En cas d’orage, les populations cibles (coureurs et bénévoles) pourront, par exemple, être prévenues par SMS que la barrière horaire est avancée. Sûr que les coureurs, un peu à la bourre et destinataires de ce type de message, feront la moue. Il ne faut cependant pas oublier que, en cas de pépin, qu’il s’agisse de l’Everest ou du mont Blanc, la montagne ne pardonne que très rarement.

Pas évident, cependant, de satisfaire le plus grand nombre, d’assurer la sécurité et le respect de l’environnement. Le stress de la course monte, bien avant le jour J, lors des inscriptions en ligne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les places pour l’UTMB (Ultra-Trail du Tour du mont Blanc, soit 163 km non-stop) sont parties en 9 minutes, celles pour la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix, soit 98 km) en 6 minutes et celles pour la PTL (Petite Trotte à Léon), une ultrarandonnée de 220 km en autonomie totale, en 5 minutes. 20 % des dossards restants étaient, ensuite, attribués par un tirage au sort.

Cette année, les inscriptions sont à peine ouvertes que déjà, un bouchon se forme, avec pour manifestation immédiate, la page d’accueil qui se fige. Pris de panique, les concurrents potentiels usent de tous les stratagèmes pour obtenir le sésame. D’après ultrafondus.net, certains n’hésitent pas à faire des préréservations fictives pour aider leurs amis, pénalisant ainsi le reste de la communauté. D’autres se connectent à partir de plusieurs ordinateurs ou usent de la touche F5, qui permet de réactualiser une page. Or, cette dernière technique n’a servi à rien, puisque l’on revient au début de la liste, sinon à paralyser les serveurs.

Un grand succès

Une application pour gérer les files d’attente avait, en effet, été développée. Dans un premier temps, il suffisait d’entrer son nom, son prénom et sa date de naissance, puis, dans un deuxième temps, d’attendre la validation de ces informations. La personne était placée en "stand-by". S’il restait des places, elle avait, alors, deux heures pour compléter sa fiche. Sauf que face à des neurones humains, les modèles binaires peinent parfois à se faire comprendre. "Près de 2000 personnes se sont connectées en cinq minutes alors que nous avions une bande passante acceptant 30 à 40 connexions simultanées, confie Catherine Poletti. Nous avons dû envoyer un ordre au serveur par des chemins détournés pour réguler le flux, comme pour un embouteillage".

Le clou est que les perdants ne sont pas forcément les mieux équipés. Habitués aux pages qui rament, certains abonnés en bas débit via leur ligne téléphonique ont attendu bien sagement et pu s’inscrire sans problème. Quoi qu’il en soit, l’année prochaine, les règles changent. "Nous proposerons une préinscription liée à un tirage au sort avec l’assurance que l’année suivante, les recalés seront prioritaires sur l’une des deux courses", poursuit Catherine. La troisième course, La Petite Trotte à Léon (PLT), est un évènement à part. Lancée pour la première fois cette année, il s’agit d’une variante de l’UTMB "canal historique", plus difficile puisque les trailers-raiders ne bénéficient d’aucun ravitaillement et doivent suivre des chemins d’altitude plus techniques. Les concurrents sont équipés de balises GPS/GPRS qui permettent de les localiser. Les données sont ensuite envoyées sur un serveur, puis mises en forme graphiquement afin de les visualiser, en 3 D et en temps réel, sur Google Earth. Cette application de géo-localisation a été développée en partenariat avec Irisio, spécialiste des équipements embarqués.

Du côté des opérateurs français de téléphonie mobile, en revanche, c’est silence radio. "Nous leur avons demandé d’installer un relais mobile pour l’été afin de couvrir les zones blanches". Réponse : pas assez rentable, car trop peu d’habitants. À moins de payer 200000 euros, le prix d’une station. "Or, l’été ce sont les touristes venus en masse qui téléphonent, s’insurge Catherine. On ne peut pas imposer des règles de sécurité sérieuses en montagne en demandant aux personnes de prendre leur portable, s’il n’y a pas une bonne couverture GSM". D’autres expérimentations ont été menées avec les réseaux dits Mesh (signifiant maille). Cette technologie wi-fi s’appuie sur une architecture décentralisée où chaque point du réseau est relié à tous les autres. Mais le terrain trop ferreux ainsi que la présence de reliefs la rendent difficilement applicable. Une autre piste est explorée du côté du satellite. L’année prochaine si tout va bien...

Pour de plus amples informations sur cette course, consulter la rubrique "Agenda"


Voir en ligne : Le Point

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Dans la même rubrique

Le Marathon de Tana fait son grand retour le 12 octobre 2025
Sifan Hassan confirmée au Marathon de Sydney : Une...
Abidjan lance officiellement le Marathon International...
Marathon d’Angkor : entre tensions frontalières et report...
La Suède va accueillir le marathon le plus profond du monde
Brian Chin et Taya Skelton dominent le Jack and Jill’s...
San Francisco Marathon : Succès pour Robert Pedersen et...

Rechercher


Actu. Athlétisme

Athlétisme : Le test du gène SRY devient obligatoire pour...
Meeting de Londres : Noah Lyles battu pour son retour sur...
Saison blanche en 2025 pour Kevin Mayer, toujours blessé
Meeting d’Eugene : RM pour Beatrice Chebet sur 5000m et...
Meeting de Paris : RF pour Azeddine Habz et Jimmy Gressier
Meeting de Stockholm : RM à la perche pour Armand Duplantis
Meeting de Leyde : RF du 10 km sur piste pour Mekdes Woldu

Actu. Santé & Conseils

Course à pied : entre passion et risques, la voix...
Tétons et marathon : Les astuces pour une course sans...
Compléments alimentaires et sport
BCAA et sport d’endurance
L’après marathon : Ce que le corps encaisse vraiment et...
Marathon et bien-être : Comment préparer son corps et son...
Marathon et cerveau : quand la myéline s’efface pour...

Articles les plus lus

Calendrier des Marathons de France
Marathon de Paris
Classement 2023 des marathons français par affluence
Calendrier des Marathons du Monde
Semi-Marathon de Paris
Marathon de la Mer
Avant une course : Dîner de la veille et petit-déjeuner