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Boughéra El Ouafi, ce champion olympique de marathon oublié


Publié le mercredi 5 août 2020 à 06h59min

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Qui aurait misé quelques francs sur cet inconnu ? Le 5 août 1928, aux Jeux olympiques d’Amsterdam, Ahmed Boughera El-Ouafi, 29 ans, est loin d’être un favori du marathon. Pourtant, ce petit Français d’Algérie, discret et paisible, devint le premier athlète africain indigène à conquérir une médaille olympique et, a fortiori, à être champion olympique en remportant le marathon des Jeux d’été.




Vingt-­huit ans après Michel Théato et, bien avant Alain Mimoun, El-Ouafi devient le deuxième marathonien à triompher à des Jeux et le troisième champion olympique de l’histoire de l’athlétisme tricolore. Malgré cela, il a été effacé des mémoires du sport français.

En 1928, le Français Boughéra El Ouafi crée la surprise en décrochant le titre après avoir repris les coureurs de tête à 5 kilomètres de l’arrivée, l’Américain Joie Ray puis le Japonais Kanematsu Yamada, sujets aux crampes. Il l’emporte dans le temps de 2 h 32 min 57 sec et devance sur la ligne d’arrivée le Chilien Manuel Plaza (2 h 33 min 23 sec) et le Finlandais Martti Marttelin (2 h 35 min 02 sec), Kanematsu Yamada et Joie Ray terminant respectivement 4ème et 5ème de l’épreuve.

Né en 1898, El Ouafi fait partie des 173 000 engagés coloniaux de la Première guerre mondiale. Après l’armistice, il est manœuvre chez Renault, à Billancourt. « Les travailleurs coloniaux occupaient les plus bas postes de la hiérarchie automobile, sans possibilité de se former ni d’évoluer dans l’entreprise », explique l’historienne Naïma Yahi. « Le sport était un moyen d’émancipation et de conscientisation politique ».

Quand, après son titre, les Etats-Unis lui offrent une tournée tous frais payés dans leur pays, il est soupçonné de professionnalisme et radié de la Fédération française d’athlétisme. Pendant l’entre-deux-guerres, le sport ne doit jamais se confondre avec l’argent. Résultat : El ouafi Boughera retombe lentement dans la misère qu’il connaissait avant sa médaille d’or.

Le 18 octobre 1959, dans un café de Saint-Denis, en pleine guerre d’Algérie, l’ancien coureur de fond franco-algérien est tué par balle lors d’un règlement de compte entre militants du MNA et du FLN. À cette époque, son nom était tombé dans l’oubli, sauf pour son ami Alain Mimoun qui avait tenu à saluer son glorieux prédécesseur lors de sa victoire au marathon des Jeux olympiques de Melbourne en 1956.

A ce jour, les vainqueurs français sur un marathon olympique sont toujours au nombre de 3.


Voir en ligne : Marathons.fr

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