Hoàng Ánh Ngọc et Trần Văn Thập sacrés champions du Quang Trị International Marathon

Un marathon entre mémoire et futur
Ce dimanche 3 août 2025 Quảng Trị vivait une de ses journées les plus vibrantes : celle du Quang Trị International Marathon, manifestation sportive devenue emblématique de la province. À cette date où l’été joue ses dernières notes, la ville, jadis théâtre de nombreuses batailles, se transformait en sanctuaire de l’endurance. Dès l’aube, amoncellement de dossards, silence respectueux aux abords du fleuve Nhật Lệ, avant que le départ libère une vague de runners, amateurs, professionnels ou étrangers, sur un parcours plat, entièrement certifié, traversant la ligne historique Hiền Lương–Bến Hải, le pont de la paix, et les mémoriaux des martyrs. Dans cette atmosphère où passé et présent se télescopent, trois coureurs ont marqué les esprits.

Trần Văn Thập : la victoire vénérée d’un homme du Nord
Chez les hommes, Trần Văn Thập, jeune athlète local, a pris d’emblée les commandes de la course. Il établit un tempo régulier tout au long du parcours, ne faiblissant que très légèrement durant les trente derniers kilomètres. Son finish en 2h57′22″ démontre une maîtrise rare, témoignant à la fois d’une endurance bien calibrée et d’une parfaite lecture du terrain. Victorieux malgré une concurrence solide, notamment Hồ Quốc Thắng (2h58′17″) et Nguyễn Đắc Hùng (3h01′37″), Thập offre une victoire méritée, saluée avec ferveur par ses compatriotes sur le bord des routes.

Hoàng Ánh Ngọc : l’élégance victorieuse d’une leader féminine
La course féminine repose sur la performance très affirmée de Hoàng Ánh Ngọc, qui boucle le marathon en 3h10′32″, décrochant une victoire nette et sans contestation. Elle domine la compétition dès les premiers kilomètres, maintenant une avance croissante tout au long du circuit. Lê Minh Tuân, engagée dans une course héroïque, termine en 3h16′44″, mais c’est Ngọc qui s’impose sans conteste. Elle incarne une victoire obtenue par la solitude de l’effort, la gestion de l’effort et la volonté alliée à la sérénité.

Les pieds nus de Lê Minh Tuấn : 10 kilomètres d’héroïsme douloureux
Parmi les images marquantes du Quang Trị International Marathon 2025, l’une d’elles restera gravée dans la mémoire collective : Lê Minh Tuấn, a terminé les dix derniers kilomètres de son marathon pieds nus, après que ses chaussures se sont littéralement disloquées sous l’effet combiné de la chaleur, de l’humidité et de l’usure du bitume. Tout aurait pu s’arrêter là. Mais Tuấn, bien qu’en souffrance, a continué avec une résilience hors norme, foulée après foulée, tandis que la plante de ses pieds se marquait d’ampoules et de blessures ouvertes. Les bénévoles présents sur le bord de route lui ont proposé de l’aide à plusieurs reprises. Elle a refusé. « Je suis venue pour aller jusqu’au bout. J’avais mal, mais le public me portait », confiera-t-elle plus tard dans une interview à Vietnam.vn. Elle arrive deuxième, saluée comme une héroïne, non pour un titre, mais pour la dignité de son effort.

Une route entre patrimoine et paysages côtiers
Le marathon traverse des sites historiques et naturels : départ au centre-ville de Đồng Hới, poursuite vers la plage de Bảo Ninh, boucle jusqu’au pont Hiền Lương, puis retour le long du fleuve Nhật Lệ. Les coureurs affrontent le vent côtier et l’humidité tropicale, tout en franchissant des lieux symboliques imprégnés de mémoire nationale. Chaque ravitaillement était minutieusement placé, les zones médicales prêtes, le balisage parfait. Organização mêlait efficacité logistique et hommage culturel : signe d’une organisation qui valorise autant l’athlétisme que l’identité du territoire.

Une victoire nationale dans l’âme de Quảng Trị
Le Quang Trị International Marathon 2025 aura été un marathon du cœur : Trần Văn Thập, en 2h57′22″, et Hoàng Ánh Ngọc, en 3h10′32″, en sont les champions officiels. Mais c’est l’effort héroïque de Lê Minh Tuân, finir pieds nus en deuxième position, qui a transformé cette épreuve en légende populaire. Ce marathon ne se contente pas de récompenser la performance : il affirme le lien entre le sport, la mémoire et l’endurance humaine. Au-delà des podiums, c’est une preuve vivante que courir est aussi un acte d’héritage et d’émotion collective.