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Ladji Doucouré : « Une grosse étape »


Publié le mercredi 5 juillet 2006 à 19h08min

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Quelques semaines avant les championnats d’Europe de Göteborg, Ladji Doucouré affrontera tous ses rivaux samedi à l’occasion d’un 110 m haies très relevé à Saint-Denis. Le moment de faire le point et de continuer à monter progressivement en puissance. Interview.




Ladji, pour la première fois de la saison, vous allez retrouver tous vos rivaux sur 110 m haies. Comment appréhendez-vous cette course ?

On s’est tous donné rendez-vous pour le meeting de Paris. C’est digne d’une finale olympique ou d’un championnat du monde. Ils seront tous là mais je pense qu’il faut prendre cela comme n’importe quel meeting. C’est vrai que je suis en France, il y aura le public français, ça va crier. Mais il ne faut pas que je regarde ça comme ça parce que sinon je vais me mettre une pression supplémentaire et je vais passer à travers. Ce n’est pas le but.

Est-ce que justement votre force principale, ce n’est pas cette capacité à prendre vos distances par rapport aux événements ?

J’ai toujours procédé comme ça. Jusqu’aujourd’hui ça va, donc je continue. Je connais la discipline. C’est trop aléatoire. C’est la discipline la plus difficile en ce moment dans l’athlétisme. On ne peut pas dire qui va gagner. Tu peux faire 5 ème avec un chrono en 13"07. Tu vas être 5 ème et pourtant, tu auras fait un très très bon chrono.

D’ailleurs, vu le plateau, il y a une possibilité que vous fassiez 5 ème par exemple. Ce ne serait pas infâmant mais vous y pensez ?

J’y pense à tous les meetings en fait. Mais je n’ai pas envie de faire ça. Je sais que c’est faisable. Je peux faire n’importe quoi. C’est le 110 m haies. C’est ce qui fait sa beauté. Je travaille justement pour ne pas faire ce truc mais j’ai conscience de ça.

Cela fait du bien tout de même d’avoir un plateau aussi relevé...

C’est clair. De toute façon, on ne peut pas faire autrement. Déjà, on n’est pas une discipline Golden League, donc il n’y a pas beaucoup d’occasion de se retrouver. Et pour moi, c’est la discipline la plus forte en ce moment. On ne peut pas s’éviter. On veut se confronter et c’est comme ça qu’on aime avancer.

Et est-ce que le regard des autres hurdlers a changé depuis votre titre de champion du monde ?

Non, pas du tout. Ils feront tout pour me « descendre » ici à Paris parce que je suis devant mon public mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne voudront pas me battre parce que je suis champion du monde. L’année dernière, la semaine après les championnats du monde d’Helsinki, ils avaient envie de me battre à Zürich, ils l’ont fait. Pour eux, ça n’a pas changé. J’ai gagné un grand championnat, je pense qu’ils ont été déçus mais pour eux, ça continue.

Quel sera votre principal objectif pour cette course ?

Faire une course propre. A partir du moment où je fais une course propre, normalement ça suit derrière. Je peux faire une course propre en allant doucement mais ce n’est pas le but. Je voudrais surtout faire une très bonne première partie. Etre le plus rapide jusqu’à la 4 ème, la 5 ème haie, ne pas toucher de haies, être à la première avec les autres. Parce que c’est là où j’ai peiné au stage aux Etats-Unis. Pour que le travail commence à porter ses fruits, j’aimerai donc être avec eux à la première haie, puis, au fur et à mesure de la saison, prolonger, bien passer les trois dernières haies qui me faisaient un peu de mal en championnats il y a peu de temps.

Comment prenez-vous ce meeting par rapport aux championnats d’Europe de Göteborg ?

C’est une des étapes avant Göteborg. Mais c’est une grosse étape. Je ne sais pas comment on appelle ça au Tour de France, le contre-la-montre ? C’est un peu ça. Et puis c’est à Paris, donc tant mieux.

Les indices de la coupe d’Europe ont-ils été bons ?

Oui, ils étaient bons. Il y a encore beaucoup de choses à revoir mais ça veut dire aussi que je ne suis pas au taquet, c’est tant mieux.

Qu’est-ce que cela fait de courir devant 80000 spectateurs ?

Tu te dis que tu es content de t’entraîner dur. Par rapport à Helsinki, je suis content par exemple, d’avoir fait des côtes, d’avoir vomi, des choses comme ça, pas pour rien. Après, tu as la reconnaissance vis-à-vis du public. Ils sont là, ils viennent te voir courir. C’est un plus mais ce n’est pas ça qu’il faut regarder. Bien sûr, ça booste. C’est une chance qu’on a. On n’a qu’un seul grand meeting en France donc il faut en profiter.

L’année dernière, vous aviez mis un maillot du PSG à l’entraînement. Est-ce que vous allez mettre un maillot de l’équipe de France cette fois-ci ?

Je ne sais pas, la dernière fois j’avais fait ça à la dernière minute. Peut-être que cette année je ne mettrais pas de maillot. Non, je pense que c’est très bien ce qu’ils font. Il faut être là au bon moment tout simplement. En match de poules, ils ont été critiqués. C’est un peu normal, on attend beaucoup d’eux. Ils ont fait une préparation physique qui leur a permis de monter en puissance. Pour moi, c’est un peu la même chose. Je me retrouve là-dedans. Forcément, on comprend mieux quand quelqu’un parle de ça. Le but, ce n’est pas de les cartonner ici et d’être foutu en fin de saison. Le grand public peut ne pas comprendre. « Monter en puissance, qu’est-ce qu’il raconte, il faut gagner le match-là ». Il faut les comprendre aussi. On ne peut pas être au taquet tout le temps, vous avez vu l’Argentine.

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