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Le marathon de Beyrouth, une course d’obstacles


Publié le lundi 4 décembre 2006 à 16h36min

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Lorsque la situation est aussi tendue qu’incertaine, le sport peut sembler bien loin des priorités. Dans un Liban plongé depuis plusieurs mois dans une grave crise politique et économique s’est couru, dimanche 3 décembre, la 4 ème édition du marathon de Beyrouth. Encadrés par les blindés et les soldats de l’armée libanaise, les 400 coureurs ont sillonné sur 42,195 kms les rues vallonnées de la capitale.




Si l’épreuve a été maintenue, elle le doit à l’abnégation et au courage d’une femme : May El-Khalil, présidente de l’épreuve. Ancienne marathonienne professionnelle, celle-ci fut victime, en 2000, d’un accident de voiture au cours duquel elle faillit perdre la vie. Après 34 opérations et deux années d’hospitalisation, May El-Khalil s’est fixé comme objectif d’organiser une grande course sur route au pays du Cèdre. Contre vents et marées, le premier marathon de Beyrouth a vu le jour en 2003. "J’ai toujours voulu donner l’image d’un Liban déterminé à vivre en paix, affirme-t-elle. Sur le bitume, toutes les religions et toutes les tendances politiques se retrouvent pour partager le goût de l’effort. Courir, c’est vivre !"

Une trêve

L’édition 2006 devait avoir pour thème "Le monde entier court à Beyrouth". "A cause des bombardements de cet été, tous les habitants de Beyrouth se sont mis à courir vers le monde entier dès les premiers jours", explique May El-Khalil dans un éclat de rire. Finalement, la course a choisi, pour sa 4 ème édition, la devise "Pour l’amour du Liban". En septembre, soit quelques semaines après la fin des raids israéliens et l’arrivée de la force internationale sur le sol libanais, la date du dimanche 26 novembre fut retenue. Mais l’assassinat du ministre de l’industrie, Pierre Gemayel, cinq jours avant la compétition, a contraint les organisateurs à repousser l’épreuve au 3 décembre. "Amine Gemayel, père du défunt, m’a expliqué que le pays devait continuer à vivre et que ce marathon devait se présenter comme une lueur d’espoir", raconte May El-Khalil.

Les manifestations lancées par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui ont débuté vendredi 1er décembre, ont bloqué les accès au centre-ville, menaçant une nouvelle fois la course. "Je suis donc partie voir les responsables de l’opposition pour leur montrer le tracé de l’épreuve sur une carte, explique May El-Khalil. Je leur ai aussi expliqué que pendant les jeux olympiques, même les pays en guerre observaient une trêve". Les coureurs ont finalement pu se frayer un passage entre les cortèges des manifestants. La veille encore, pourtant, les doutes sur la tenue de l’épreuve étaient bien réels. Ahmed Fatfat, ministre des sports et de la jeunesse, était alors pessimiste. "On dit que le sport n’est pas une priorité, mais c’est faux, disait-il, regrettant le risque d’annulation. Il permet de rassembler, d’unir. S’il est maintenu, le marathon de Beyrouth doit envoyer une image de paix, d’unité nationale. Le Liban en a grandement besoin".

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