Mehdi Baala : « Garder les pieds sur terre »

Mehdi Baala, vous avez remporté une course tactique comme vous l’attendiez…

Pas complètement. On est parti sur des bases moins élevées que prévues. C’est d’autant plus satisfaisant parce que j’arrive à finir vite sur des allures soutenues. C’est bien de faire une performance comme ça (3’34"40) dans ces conditions.

Y a-t-il des enseignements à tirer d’une telle course ?

Oui et non. Je n’avais pas fait beaucoup de travail sur les allures du 1500 m à proprement dit. Cela m’a permis de le faire dans un contexte d’adversité. C’est intéressant de faire ça dans un meeting où je suis très attendu et où j’ai donc beaucoup de pression. Je suis désormais chez moi ici et on m’attendait au tournant. Je suis satisfait d’avoir gagné devant mon public.

Vous dites souvent que vous devez vous comporter en patron. Est-ce que c’est ce que vous avez fait ce soir ?

Cela m’importe peu finalement. L’essentiel cette année reste les Jeux olympiques. Quoiqu’il se passe dans les courses, je reste plus ou moins focalisé là-dessus. Ce qui est difficile à gérer est cette préparation un peu reculée pour viser les JO. Je n’arrive pas dans ces compétitions à 100 % mais je tiens mon rang. Ce n’est pas simple, surtout dans un meeting comme ça, où j’ai envie de bien faire parce que j’habite ici depuis huit mois. Il faut garder les pieds sur terre et l’objectif en tête : les Jeux olympiques. Le reste est quelque part secondaire.

Après une course tactique le week-end dernier en Coupe d’Europe, l’allure s’est accélérée vendredi soir. Etait-ce le bon enchaînement ?

J’avais décidé de courir à Annecy car je savais que ce serait une course tactique et que je cherche à travailler la vitesse, ce qu’on n’avait pas pu faire à Font Romeu. La course de ce soir m’a servi, comme celles qui arrivent avant le 1500 m de Rome et la suite de ma préparation pour les Jeux.

A deux mois des Jeux, on vous sent serein…

Oui, car tout se passe bien jusque là. Je suis épargné par les blessures. A partir du moment où je vais aux Jeux en n’ayant pas de souci, c’est l’essentiel pour moi. Et j’essaierai de tirer mon épingle du jeu à Pékin. Cette saison, les chronos importent moins, comme le classement mondial. Que je sois premier ou cinquantième, l’important sera d’être présent aux Jeux olympiques.

* Propos recueillis par Sylvain Coullon