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Romain Mesnil : « J’ai retrouvé l’envie »

Publié le mardi 4 octobre 2005 à 18h24min

Romain Mesnil a fait escale à Tahiti, où il comptait avec Vanessa Boslak et Vincent Le Dauphin parmi les têtes d’affiche du 4 ème meeting international, organisé par la fédération polynésienne le 1er octobre.

Il en a profité pour faire le point sur sa saison 2005, la nouvelle génération de la perche française, le recul que ses différentes blessures (une inflammation du tendon de la cheville et une pubalgie) lui ont permis de prendre et son avenir de perchiste. Interview.

Romain, comment avez-vous digéré votre déconvenue de cet été, quand vous aviez réalisé les minima pour Helsinki après la date butoir ?

Il est clair que cet épisode m’a marqué. Personne n’avait prévu ou pensé que je puisse faire les minima, même tard. Mais je sentais depuis un moment que cela commençait à revenir, et avec mon entraîneur nous l’avions fait savoir. Il aurait fallu que quelqu’un fasse le lien pour le dire au DTN, pour expliquer qu’à la perche, tout peut arriver. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les disciplines. Même si je n’avais pas un potentiel à 6 m, même si j’étais passé à côté de mes deux derniers grands championnats.

Qu’avez-vous tiré de cette histoire ?

J’essaye toujours de positiver. J’ai envie d’utiliser ça, comme mon échec aux jeux olympiques d’Athènes, pour aller de l’avant. Après, les conseils du genre « tu dois devenir plus tueur », ça ne m’intéresse plus, ça ne m’atteint plus. J’y ai souvent eu droit, mais ça ne m’apporte rien. Et ce n’est pas ma façon de voir les choses. Ce qui me gêne dans le fait de ne pas avoir été sélectionné pour Helsinki, c’est que j’y serais allé sans pression. Et ça, cela aurait été super intéressant. En particulier dans la perspective de 2008.

Avez-vous, avec le recul, compris d’où venaient vos difficultés en grand championnat ?

Il y a eu des problèmes précis à chaque fois, des problèmes que j’ai aujourd’hui identifiés. Je ne vais pas dire que c’est dû à un manque de chance... J’ai été blessé longtemps, et le fait de ne rien faire pendant cette période m’a permis de prendre du recul sur moi-même. J’ai compris que je devais simplifier les choses, aller à l’essentiel. J’ai des idées précises sur ce que je dois faire pour être à nouveau bon. C’est peut-être une forme de maturité, ou d’expérience de ce que j’ai appris avant. J’ai une ligne directrice, je sais où je vais. Je ne veux plus me poser de questions.

Et où allez-vous ?

Disons... Je dois aller vers le succès personnel. Cela regroupe pas mal de choses, des choses qui me correspondent.

Et en quoi consiste cette ligne directrice dont vous parliez ?

Je vais vous raconter quelque chose... Lorsque j’ai commencé la perche, j’étais jeune, doué, je réalisais de bonnes perfs. Cela a duré comme ça jusqu’à ce que je saute 5,93 m (record d’Europe espoirs, ndlr). Après, plein de choses arrivent : les contraintes de l’argent, vous représentez l’équipe de France... J’avais des devoirs, une obligation de résultats. Des devoirs, mais pas d’envie profonde. En prenant du recul, cette envie profonde est revenue. L’envie d’obtenir certains résultats, et pas d’autres, des réussites qui me correspondent, des choses importantes à mes yeux.

C’est-à-dire ?

Ce sont des objectifs, des envies, que j’aurais plaisir à réaliser, en fonction de mon potentiel. Mais je ne vous dirai pas lesquels... C’est simple : c’est ce que, au fond de moi, j’ai envie de réaliser.

Vous fonctionnerez toujours, cette année, avec la même structure ?

Tout à fait. Je m’entraîne toujours avec George Martin, et je suis installé depuis un an à Bordeaux pour éviter les trajets que j’effectuais depuis Toulouse. Mais désormais, je travaille à tiers-temps, dans une société informatique. Je ne me consacre plus à temps plein à l’athlétisme. J’ai connu une période vraiment dure en 2005, après les jeux, et le travail m’a aidé. C’est très bien d’être reconnu pour autre chose que pour la perche.

Au niveau physique, votre opération à la cheville de l’automne dernier est oubliée ?

Je commence à ne plus penser que j’ai été opéré. Mais je ressens encore un peu la pubalgie que j’ai subie cette année.

Quel est votre programme pour les prochains mois ?

Je compte faire toute la saison en salle. Je pense n’avoir rien perdu de ma technique. Quant au physique, il reviendra. De toute façon, je n’ai jamais eu un physique énorme. En 2003, j’étais techniquement très bien réglé. En 2004, j’allais très vite mais ma technique n’était pas organisée en conséquence. Il faut désormais que je combine les deux.

Aujourd’hui, vous êtes une dizaine de perchistes, en France, à avoir déjà franchi 5,70 m. Quel regard portez-vous sur cette génération ?

C’est une très bonne chose, mais cette génération n’est pas arrivée là par hasard. Je pense que ce que nous avions mis en place en 2002, après le départ de Maurice Houvion, a aidé. Nous avons effectué des stages entre nous, entre perchistes de l’élite, en y joignant aussi les jeunes. Nous étions par exemple partis en Bretagne, chez Jean (Galfione). Mine de rien, cela a contribué à cette densité actuelle, bien dans la lignée de la perche française. Même s’il ne faut pas se leurrer : une époque comme celle des perchistes du Racing, dont on nous parle tout le temps, n’arrivera plus jamais. Le niveau mondial actuel n’a plus rien à voir avec cette période. Pour l’heure, tous les perchistes n’ont pas réussi à être à leur meilleur niveau ensemble la même année. Tous ont du potentiel, ils progressent à leur rythme. C’est l’avenir qui dira jusqu’où ils iront.

Vous êtes désormais « l’ancien » de la perche française...

Ça fait drôle, c’est vrai. On s’aperçoit alors que tout passe vraiment vite. Vous êtes le plus jeune des perchistes, et en un claquement de doigts, vous vous retrouvez le plus ancien...


FFA

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