JO 2012 : Baseball et softball exclus

Cette 117 ème session du comité international olympique (CIO) à Singapour est décidément pleine de surprises. Des bonnes et des moins bonnes. Mercredi, c’est Londres qui a créé la première surprise en chipant l’organisation des jeux olympiques et paralympiques 2012 à Paris, la grande favorite.
Vendredi, le CIO nous surprend encore en proclamant l’exclusion du baseball et du softball. Une première depuis 1936 et l’exclusion du polo, dernier sport disparu du programme olympique. On ne s’y attendait pas. Depuis plusieurs mois, l’influente association des fédérations internationales des jeux d’été (ASOIF en anglais) s’était prononcée pour le maintien du programme olympique en l’état. Le baseball et le softball, sur la sellette depuis 2002, font les frais du nouveau système instauré par Jacques Rogge, président du CIO (depuis le congrès de Mexico, en novembre 2002, la liste des 28 sports olympiques d’été n’est plus immuable et doit être remise en question après chaque JO, seuls les quotas de compétitions (301) et le nombre d’athlètes (10500) restant fixes. La liste des sports représentés aux jeux de 2012 a été soumise à un vote. Pour rester dans le programme olympique, un sport devait recueillir une adhésion supérieure à 50 %). Richard Lin, secrétaire général de la fédération de baseball de Taïwan, s’est dit surpris de la décision du CIO d’exclure "un sport aussi populaire et développé que le baseball, qui a également une excellente valeur marchande". Pour John Coates, président du comité olympique australien "choqué et déçu", "le dopage dans le baseball a probablement été fatal. La perte du softball est triste pour la participation des femmes à l’olympisme".

Curieusement, le pentathlon moderne, dont la fédération internationale est dirigée par Juan Antonio Samaranch Jr, échappe à la guillotine. London 2012 présentera 26 sports : athlétisme, aviron, badminton, basket-ball, boxe, canoë-kayak, cyclisme, équitation, escrime, football, gymnastique, haltérophilie, handball, hockey, judo, lutte, natation, pentathlon moderne, taekwondo, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc, triathlon, voile, volley-ball. Les cinq sports (karaté, roller, golf, squash et rugby à 7) qui attendaient dans la coulisse pour entrer aux jeux d’été ont été recalés. Pour devenir sport olympique, un sport doit obtenir les deux tiers des votes des membres du CIO. Le golf a été le premier éliminé, avant le roller et le rugby à sept. Le squash et le karaté n’ont obtenu que 51 % des votes. Insuffisant.
Après le KO du mercredi et la surprise du vendredi, le CIO ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. Régulièrement à contre-courant, Dick Pound, président de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) s’est signalé en demandant la publication des votes sport par sport. Il y a quelques semaines, Jacques Rogge avait pourtant indiqué que les scores obtenus par les différents sports resteraient secrets. La mesure, voulue par les 28 fédérations internationales, vise à éviter l’embarras que pourrait susciter la publication des résultats détaillés pour certains sports retenus de justesse ou mal classés. Pour l’instant, le canadien n’a pas été entendu. C’est dommage.

Chamboulement dans les disciplines ?

En octobre, la commission exécutive du CIO se prononcera sur d’éventuels changements dans la nature des disciplines, qui pourrait aboutir à une nouvelle répartition du nombre d’épreuves dans chacun des sports maintenus. La commission du programme olympique du CIO, présidée par l’italien Franco Carrera, a réalisé un rapport fondé sur trente-trois critères pour l’évaluation des sports, parmi lesquels figurent la popularité, l’attrait et l’intérêt des médias.