Maratona Internacional de João Pessoa : Cícero Evandro dos Santos et Antonia Sandra Vieira, règnent sur le front de mer

João Pessoa, terrain de conquête et de lumière
Tout commence aux premières lueurs d’un dimanche tropical. Le vent est calme, le ciel lavé, la mer encore somnolente. João Pessoa, joyau du Nordeste brésilien, s’anime au rythme des coureurs venus des quatre coins du pays, et même d’Afrique. Car cette cinquième édition du Maratona Internacional de João Pessoa n’est plus seulement une belle idée locale : elle devient une course d’envergure. Plus de 6000 participants, une organisation sans faille, un tracé côtier splendide… et surtout, un niveau élite relevé qui a offert un duel passionnant sous le soleil grandissant.

Cícero Evandro dos Santos, roi du Nordeste
On attendait peut-être les Kényans. On a vu surgir un Brésilien du Ceará. Cícero Evandro Ferreira dos Santos, pensionnaire du club Cajuína São Geraldo / APA Petrolina, a rapidement pris les commandes d’un peloton élite très ouvert. Avec une foulée souple mais implacable, il a creusé l’écart dès la mi-course et a résisté aux retours derrière lui pour franchir la ligne en 2h28’45", chrono solide sur ce parcours exigeant et exposé. Venu de Juazeiro do Norte, il inscrit son nom au palmarès d’une course où le niveau monte chaque année.

Derrière lui, Jair José da Silva (Garanhuns) n’a jamais renoncé, terminant en 2h32’54", tandis que Isaac Kipkoech Maiyo, représentant le Kenya sous les couleurs de l’équipe Aleudo Santos Tupetinho, complète le podium en 2h33’09". Malgré des conditions climatiques peu favorables à la vitesse, tous trois ont livré une course propre, gérée avec expérience.

Antonia Sandra Vieira, la force de l’expérience
Chez les femmes, la victoire revient à une figure étonnante : Antonia Sandra Aragão Vieira, 45 ans, originaire de Brasília. Loin d’être une outsider, cette athlète aguerrie a pourtant devancé la jeunesse africaine. En 3h11’36", elle s’impose face à Ruth Kiprono (Kenya, 3h12’16") et Mary Emmanuella da Costa Oliveira (Campina Grande, 3h45’53"). Une victoire au panache, forgée sur la régularité, la patience et la science de la course en climat chaud.

Cette hiérarchie inattendue illustre bien la diversité du plateau féminin : si le talent kenyan reste incontournable, la ténacité des Brésiliennes expérimentées s’impose sur les parcours sélectifs. Dans les derniers kilomètres le long de la plage de Cabo Branco, Vieira a su gérer parfaitement ses efforts, alliant gestion de l’allure et lucidité tactique.

Une course qui grandit sans renier ses racines
Loin de n’être qu’un événement élite, le Maratona Internacional de João Pessoa reste profondément populaire. Le semi-marathon et le 10 km ont rassemblé des milliers de coureurs de tous âges et niveaux, avec une animation continue le long du parcours : fanfares, groupes de capoeira, encouragements spontanés des passants, familles en liesse sur les trottoirs… L’événement est aussi un acte de fête, de communauté, et de mise en valeur du patrimoine côtier.

Avec son circuit entre mer et palmiers, ses montées en faux plat vers Altiplano et ses portions ombragées sur l’avenue Cabo Branco, la course combine défi sportif et carte postale tropicale. Une organisation efficace, des ravitaillements bien placés, une sécurité visible et une arrivée vibrante ont permis à cette édition de se dérouler sans accroc, malgré les fortes chaleurs.

Une édition mature, une identité forte
La cinquième édition du Maratona Internacional de João Pessoa consacre une double réussite. Sportivement, elle a offert des podiums élite solides, avec un Cícero Evandro au sommet de sa forme en 2h28’45" et une Antonia Sandra Vieira impressionnante d’endurance en 3h11’36". Mais surtout, elle confirme l’ambition d’un événement unique en son genre : chaleureux, rigoureux, ouvert, et profondément enraciné dans la culture nordestine.

João Pessoa a désormais son marathon. Et il ne cesse de croître, entre excellence et accessibilité, attirant à la fois les meilleurs et les passionnés. Avec le soutien des institutions locales et une ferveur populaire rare, la course est appelée à devenir un joyau du calendrier sud-américain. Le soleil s’est couché ce 3 août sur une ville heureuse. Mais déjà, les coureurs rêvent de revenir fouler ce ruban d’asphalte au bord de l’océan.