Mondiaux 2005 : Pognon a une carte à jouer sur 100 m

Derrière le champion olympique américain Justin Gatlin, grandissime favori depuis le forfait de la roquette jamaïquaine, avec ses 9 sec 89/100 cette saison, une foule de prétendants peut rêver du podium.
L’américain Leonard Scott (9"94) et le trinidadien Marc Burns (9"96) devancent d’une courte tête Pognon, membre d’un peloton de coureurs à 9 sec 99, qui comprend également le ghanéen Aziz Zakari, l’américain Shawn Crawford et le trinidadien Darrel Brown.

Et dans des conditions fraîches, voire humides, peu propices aux gros chronos, il ne faudra pas oublier le kittitien Kim Collins (10"00), champion du monde surprise en 2003, ou le très irrégulier vice-champion olympique portugais Francis Obikwelu (10"04).

Le 100 m sera la priorité

"Le 100 m est ouvert", estime Pognon. Le martiniquais, âgé de 22 ans, refuse pour autant de revoir ses objectifs de début de saison à la hausse. "Ca n’a pas bougé, je veux être finaliste sur 100 m et 200 m", précise-t-il. Tout juste concède-t-il que "le 100 m sera la priorité" et que s’il parvient en finale, il l’abordera "comme un meeting, toujours tourné vers la gagne".
Pas question de commettre la même erreur qu’aux championnats d’Europe en salle. A Madrid, il avait dû se contenter de la troisième place du 60 m dont il était le favori après son record d’Europe sur la distance (6"45).

"C’était la première fois que j’étais sur le devant de la scène et je me suis un peu laissé embarquer par la presse et plein d’autres choses", explique Pognon qui a récupéré l’argent après la disqualification du britannique Mark Lewis-Francis, contrôlé positif au cannabis.
"J’ai voulu tenter le tout pour le tout pour faire un gros chrono, ce que je ne fais jamais, ajoute-t-il. Résultat, je tombe sur mes premiers appuis. Si j’avais couru comme en meeting, je n’aurais pas fait cette erreur".

Sa dernière sortie n’est cependant pas des plus rassurantes. A Oslo vendredi, il n’a guère fait mieux (4 ème) que lors des deux premières étapes de la Golden League à Paris (5 ème) et Rome (5 ème).
"Je n’arrivais pas à accélérer, a-t-il reconnu. Peut-être que je sature à cause de mon stage à Castres (21-26 juillet)".

Du mal à finir

"Il était un peu assis, pas bien techniquement, il n’a pas pu accélérer dans la fluidité", a trouvé Christine Arron. "Il faut qu’il continue à courir jusqu’au bout, il s’écrase un peu sur la fin", a ajouté Ladji Doucouré. Un problème déjà rencontré à Paris et sur lequel l’élève de Guy Ontanon a encore travaillé à Castres. Plutôt que de s’inquiéter outre mesure, il préfère retenir un élément positif : le chrono.

"A Paris comme à Rome, où j’ai fait une crise d’asthme avant la course, je termine en 10"14, souligne-t-il. L’année d’avant, même quand j’étais en forme, je ne faisais pas ces temps-là. Et enchaîner trois tours sur 100 m me faisait mal. Là, j’ai réussi à faire trois 200 m sans souci aux championnats de France. Je suis content"
Un progrès non négligeable avant d’attaquer samedi les trois tours qui l’emmèneront peut-être jusqu’en finale dimanche à Helsinki (18h35 GMT).