Sélections US : Tyson Gay, le courant d’air !

Cette fois, Usain Bolt, Asafa Powell et les autres sont bel et bien prévenus, Tyson Gay sera bien l’un des hommes à battre du 100 mètres olympique de Pékin. Après s’être fait une énorme frayeur en série des sélections américaines en coupant trop tôt son effort, ce qui lui avait valu une qualification in extremis pour les quarts vendredi, le champion du monde en titre de la distance avait tenu samedi à remettre les pendules à l’heure, en signant le troisième chrono de l’histoire en 9"77 lors de ces quarts de finale.

Dimanche, il a fait encore mieux, s’imposant d’abord lors de sa demi-finale en 9"85 avant de signer un stratosphérique 9"68 en finale. Le public du Hayward Field de l’Université de l’Oregon a un instant cru vivre un moment d’histoire, avec un nouveau record du monde à la clé, un mois seulement après les 9"72 d’Usain Bolt à New York, mais bien vite, il dut se rendre à l’évidence, le chrono ne pouvait être homologué avec un vent soufflant deux fois plus fort que la limite autorisée (4,1 m/s au lieu de 2 m/s). Reste que Tyson Gay a bel et bien couru le 100 mètres le plus rapide de l’histoire, un centième de moins que les 9"69 réussis en 1996 par Obadele Thompson, qui, à l’époque, avait été poussé par un vent de 5 m/s. Surtout, il prend rendez-vous pour Pékin, où il sera accompagné par ses deux dauphins de ce 100 mètres couru à très grande vitesse, Walter Dix (9"80) et Darvis Patton (9"84). Autant dire que les affrontements entre les sprinteurs américains et leurs rivaux jamaïcains, tant en individuel que sur le relais 4x100 m vaudront leur pesant d’or sur la piste pékinoise...

Phillips et Demus privés de Jeux

Pékin, Dwight Phillips ne verra pas. Le champion olympique en titre de la longueur a été victime dimanche de ces toujours cruelles sélections US : quatrième du concours de la longueur en 8,20 mètres, il laisse les sésames olympiques à Brian Johnson (8,30 m), Miguel Pate (8,22 m), et au champion des Etats-Unis en salle, Trevell Quinley, qui a attendu son ultime essai pour remporter le concours en 8,36 mètres, améliorant de 14 centimètres son record personnel. Même désillusion chez les femmes pour Lashinda Demus : la médaillée d’argent des Mondiaux de 2005, qui a mis sa carrière de côté en 2007 pour donner naissance à deux jumeaux, n’a pas réussi à décrocher son ticket olympique, ne se classant que quatrième, en 54"76 (elle avait pourtant réussi 53"99 en début de saison à Fort-de-France) d’une finale du 400 mètres haies remportée par Tiffany Ross-Williams (54"03) devant Queen (54"60) et Sheena (54"62).

En revanche, les « cadors » américains seront de la partie sur le 400 mètres haies masculin olympique. C’est Bershawn "Batman" Jackson qui s’est imposé en finale dimanche en 48"17, devant le champion du monde en titre Kerron Clement (48"36) et le champion olympique en 2000, Angelo Taylor (48"42). A la perche, la moyenne d’âge des sélectionnés grimpe en flèche, puisque si Brad Walker, 27 ans, et récent recordman des Etats-Unis dans ce même Hayward Fiels d’Eugene (6,04 mètres), a arraché de justesse son sésame olympique en prenant la troisième place de la finale en 5,65 mètres, il a dû laisser le dernier mot à Derek Miles, surprenant vainqueur à 35 ans en 5,80 mètres, lui dont le record personnel n’est que de 5,85 m, et à l’inusable Jeff Hartwig (5,70 m), qui fêtera en septembre au lendemain des Jeux ses 41 ans ! Avec une médaille autour du cou ?