Marathon de Salon de Provence : Victoires pour James-Cherutich Tallam et Aline Camboulives

Ils ont souffert mais dans la joie. Ils étaient au total 3000 participants répartis sur trois épreuves : le marathon lui-même qui a rassemblé 1300 coureurs (ce qui en fait le plus important du département), 500 autres pour l’épreuve en binôme (chacun réalise un semi) et 1200 répartis en 300 équipes de 4 pour le relais. On continue dans les chiffres avec 700 bénévoles des communes de Salon et Lançon auxquels s’ajoutaient 400 signaleurs tandis que la base aérienne de Salon avait quant à elle dépêché 200 de ses hommes pour encadrer la course dans son enceinte. Car c’était la spécificité de cette épreuve et ce qui la rend sûrement unique en France, voire plus loin même : sur les 42,195 km du marathon, 15 km se déroulaient à l’intérieur même de la BA 701, l’occasion pour la grande majorité de ces 3000 civils (120 coureurs étaient des militaires de la base) de découvrir pour la première fois l’intérieur de cette enceinte si secrète le reste du temps. Et ils n’ont pas été déçus, le passage sur l’immense place de rassemblement face au monumental bâtiment de l’École de l’Air a vraiment impressionné les sportifs.

Émotion également quelques instants avant le départ avec une minute de silence en mémoire des victimes du 13 novembre 2015 suivie d’une Marseillaise reprise par la foule, beaucoup de coureurs avaient justement tracé sur leurs joues les trois couleurs nationales pour leur rendre hommage, à l’image du deuxième de la course, Alaa Hrioued qui, sitôt la ligne d’arrivée franchie, a recouvert ses épaules du drapeau tricolore qu’une proche lui avait tendu. Si le maire Nicolas Isnard tenait à rappeler que le choix de la date de l’épreuve avait eu lieu bien en amont des tueries parisiennes, le hasard a bien fait les choses car le marathon a permis ce jour-là à des milliers de personnes, de toutes origines (17 nationalités sur la ligne de départ), de montrer un bel élan d’unité, de fraternité et de solidarité. Et le passage de ces milliers de coureurs dans une enceinte militaire aussi sensible qu’une base aérienne a également démontré que la menace terroriste n’avait tétanisé ni notre armée ni la population et avait au contraire renforcé le lien et l’ouverture entre les deux.

Et pour être juste, si le marathon est celui de Salon-de-Provence, Michel Mille, le maire de Lançon-Provence, rappelait avec malice "avec 14 km qui passent sur notre commune, Lançon contribue à ce marathon à hauteur de 33 %..." Alors si la paternité de l’épreuve revient à Nicolas Isnard, on peut quand même souligner qu’avec deux maires, le marathon ne devrait pas avoir de problèmes de croissance...

Et justement, autre symbole, comme un trait d’union entre Salon et Lançon, c’est sur le terrain de la base aérienne 701 que les coureurs ont franchi la frontière entre les deux communes.

Pour le marathon en solo, c’est James-Cherutich Tallam qui l’emporte en 2h22’02". Il précède, de très peu, Alaa Hrioued, 2ème en 2h22’06". La 3ème place revient à Alex Rodriguez sui franchit la ligne d’arrivée en 2h25’09".

Du coté des femmes, la 1ère féminine est la marraine de l’épreuve, Aline Camboulives, qui en termine en 2h46’50". Ses dauphines, Yunes-Moraa Onyancha et
Hélène Billon-Robart terminent respectivement 2ème et 3ème en 2h57’37" et 3h00’52".

* Article publié par Michel Montagne